Un tout cohérent…
Notre vision du monde est traversée de nombreuses contradictions. L’ensemble du dispositif de vie que nous offre notre civilisation est bien loin d’être cohérent.
La prescience que nous avons de l’amour est celle d’un bonheur immanent, et nos relations sombrent pour la plupart dans les déchirures, les traumatismes ou le vide existentiel. Nous aspirons en toutes choses à la perfection, mais la perfection reste éternellement inaccessible. Nous avons tendance à nous croire supérieurs aux autres, et cette croyance nous fait apparaître comme inférieurs. Nous nous réfugions dans la foi en un Dieu Sauveur, et cette foi se ternit malgré nous de doute et de désespoir.
Nous sommes persuadés que la Science peut nous apporter une connaissance complète du monde, mais les différentes disciplines et découvertes atteignent un tel degré de complexité que seuls quelques rares spécialistes parviennent à les maîtriser. Nous vivons dans l’espoir de détenir la vérité, et plus nous nous en approchons, plus cette vérité nous échappe . Nous sommes fiers de nos inventions et de nos technologies modernes, alors qu’elles ont mille effets pervers, jusqu’à menacer l’avenir de la planète. Nous sommes obligés pour survivre de recourir à une agriculture qui ne cesse de détruire les réserves d’humus et condamne nos rejetons à la famine…
Un examen plus approfondi permet de montrer (cela sera fait dans le cours) comment le dénominateur commun de toutes ces contradictions et souffrances s’articule sur la perte de l’accès à la dimension transcendante. La plupart de nos pulsions sont organisées de manière à nous connecter à cette dimension, et c’est en soi l’échec de nos aspirations profondes qui provoque les sentiments de frustration et de douleur morale.
Réciproquement, le retour progressif de l’accès naturel aux valeurs transcendantes fait que les pulsions atteignent à nouveau leur but ultime. Spontanément, les anciennes frustrations et souffrances s’effacent, remplacées par le sentiment de plénitude propre à une conscience normale.
Ainsi se redécouvre peu à peu l’état naturel, qui est celui d’un branchement interne constant aux valeurs archétypales, concrétisées dans les messages extrasensoriels. Le sentiment de bonheur n’est pas autre chose que le signe d’un fonctionnement psychique normal, sachant que la normalité première comprend l’accès à la transcendance, et que cet accès se retrouve très spontanément grâce à la simple obéissance aux lois naturelles…