Culture et occultation
La culture a pour mission de nous ouvrir les yeux sur les autres et sur le monde, tout en nous transmettant les acquisitions des générations précédentes. Elle nous différencie de l’animal, nous incitant à nous poser des questions et à chercher des explications aux mystères qui nous entourent. Elle nous impose un certain respect de la tradition, des connaissances, des croyances, de la morale.
La culture reflète le fonctionnement du psychisme. Une nation où la drogue serait reine développerait une culture différente traduisant une mauvaise appréhension de la réalité. Une autre imprégnée d’une forme particulière de religion exprimera ses croyances dans son art, son architecture, sa philosophie, sa législation.
Lorsque apparaissent des contradictions entre culture et réalité, deux réactions sont possibles : soit remettre en cause le paradigme qui s’est installé précédemment, soit occulter les faits qui dérangent.
C’est là ce qui s’est produit autour du paranormal. Suite à la carence des facultés extrasensorielles, une ambivalence s’est implantée dans notre culture : d’une part la religion en a monopolisé les rares manifestations, présentées comme des miracles afin de galvaniser la foi des fidèles ; d’autre part, le paradigme réductionniste a tenté d’évacuer les faits gênants en les niant péremptoirement.
Ainsi s’est implantée dans notre culture occidentale une occultation générale des phénomènes paranormaux : aussi bien sous l’influence des scientifiques, qui ne peuvent admettre la réalité de faits qui leur restent hermétiques, que par les religieux, soucieux de conserver le monopole de miracles réservés au Christ et à ses Saints.
Fermer les yeux sur ce qui dérange est une réaction naturelle. Les autruches savent depuis longtemps mettre la tête sous le sable lorsque se présente un danger. Refuser de voir ou de savoir est une manière de parer à une situation angoissante en évitant des pertes d’énergie inutiles. Elle compromet néanmoins la recherche des causes de cette situation.
Si l’on veut expliquer un phénomène resté sans explication, et en explorer objectivement les arcanes, il faut commencer par lever toutes les occultations et schémas de pensée qui se sont installés dans les esprits. Puis vient la possibilité d’appréhender certains mécanismes restés obscurs, en même temps que les causes de l’occultation générale.
Dans un troisième temps, les paradigmes dominants doivent être remis sur le métier, car eux-mêmes peuvent comporter des erreurs ou des lacunes.
Tel est le pari que la psychologie totale tente de gagner, en respectant aussi bien les faits d’observation que les règles de la pensée logique. Son atout majeur est la redécouverte des liens entre alimentation, Eros, extrasensoriel et spirituel. Elle parvient ainsi à jeter les bases concrètes d’une culture fondée sur le respect des potentialités naturelles de l’être humain et, plus généralement, des lois d’un univers non amputé de sa dimension transcendante.